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← articles plus anciens 22 septembre 2012 , par frédéric potet une année en france, deuxième saison lancée par le monde et lemonde.fr en juin 2011, l’opération une année en france a pris fin avant l’été, au lendemain des élections présidentielle et législatives. vous avez été très nombreux à suivre et commenter l’immersion de huit reporteurs/blogueurs, partis « prendre le pouls » du pays pendant douze mois dans autant de communes françaises : avallon, dunkerque,la courneuve, mézères, montpellier, saint-pierre-des-corps, sceaux et sucy-en-brie. © antonin sabot/lemonde.fr alors qu’un livre – une année formidable ! en france (éd. des arènes) – et qu’un web-documentaire ont été tirés de cette expérience, notre projet se prolonge aujourd’hui sous la forme d’un blog unique et collectif tout simplement appelé une année en france . ouvert aux rédactions papiers et web du monde , ce blog s’est donné pour objectif de parler de la crise et des mutations qui en découlent, tout en faisant la part belle aux reportages et aux portraits. bonne continuation en notre compagnie. publié dans non classé | commentaires fermés sur une année en france, deuxième saison 27 juin 2012 , par jonathan parienté il reste tant de choses à dire place de la comédie, montpellier. photo b.m. c’était il y a un an, c’était hier. nous inaugurions ce blog, parmi les huit ouverts dans le cadre du projet une année en france . c’était il y a un an et on se demandait comment commencer une année à montpellier, par quelle facette il fallait entamer le récit de cette ville. alors que tout cela s’arrête, on se demande comment terminer. est-ce terminé d’ailleurs ? pour ce blog, c’est malheureusement certain. mais l’aventure que nous avons commencée l’an dernier aurait pu durer quelques années de plus, sans risque d’épuiser une matière aussi riche. a l’heure où l’on regarde dans le rétroviseur, on ne peut s’empêcher de se dire que c’était la force et la faiblesse du choix de montpellier. la force, car chaque porte ouverte en ouvrait mille nouvelles, que chaque personne ou presque avait une idée de la direction dans laquelle on aurait pu continuer. la faiblesse aussi, car une ville si grande, si riche, si diverse, si hétérogène ne peut se circonscrire en une centaine d’articles. il n’y avait pas d’évidence tant le sujet est vaste. et c’est sans doute la plus grande difficulté de ce travail à montpellier. alors forcément, à l’heure de faire un bilan, on pense avec regret à tous ces articles que l’on aurait pu – ou dû – écrire. a tout ce qu’on a remis à plus tard, bercés par l’illusion que le temps était infini. a tout ce que nous aurions voulu faire, mais qui n’a pas été possible. a toutes ces personnes formidables que nous n’avons pas rencontrées – ou rencontrées bien trop tard, alors que les valises étaient déjà faites. alors que les huit blogs d’une année en france tirent le rideau, chacun a fait ses adieux. sous ceux de pascale robert-diard à avallon , un(e) internaute fait part de son « étonnement que la simple réalité étonne et soit pour (nous) l’objet d’expériences nouvelles » . c’était, je le crois, la force de ce projet. nous sommes partis sans idée préconçue, sans commande particulière avec pour seule consigne d’ouvrir grand les yeux et les oreilles pour percevoir une réalité et rendre compte de ces « autres vies que les nôtres » pour reprendre le joli titre du billet de pascale. d’autres vies. « pourquoi moi ? » , nous a-t-on souvent demandé quand nous expliquions notre intérêt pour quelqu’un. « et pourquoi pas vous » , avons-nous répondu en essayant de convaincre de l’intérêt de ces histoires particulières et de la résonance qu’elles pouvaient avoir ailleurs, loin, très loin de montpellier. celle d’une jeune médecin, d’un chef d’entreprise, d’une chômeuse, d’un militant, d’une enseignante, d’un épicier, d’un cuisinier, d’un luthier pour ne citer qu’eux. toutes ces vies que l’on devine, mais qui gagnent à être racontées. toutes ces trajectoires qui donnent un aperçu d’une ville, d’un pays, voire d’une époque. enfin, plutôt une partie de tout cela ; une partie forcément subjective car incomplète. je voudrais ici remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux qui nous ont fait confiance, qui nous ont donné de leur temps, qui nous on accueillis chez eux, qui nous ont conseillés, orientés ou aidés. il y a des rencontres dont je me souviendrai longtemps, en tant que journaliste et en tant qu’être humain. un immense merci à tous, donc. pendant cette année en france, nous avons essayé de mêler aux portraits et reportages de petites choses glanées ça et là, au gré de nos pérégrinations. je pense notamment à cette « conversation de tramway » volée à ceux qui étaient assis en face de nous. quelques lignes qui nous avaient valu un flot de commentaires dont celui-ci qui m’a beaucoup fait rire, puis réfléchir : « mais qu’est ce que c’est que cette merde, on se croirait sur un blog » . oui, nous étions aux manettes d’un blog et nous avons parfois pris des chemins de traverse… il y eût quelques milliers de commentaires postés sur ce blog. nous les avons tous lus et beaucoup nous ont fait avancer. bien sûr, nous avons eu droit à notre lot de critiques. dire que la critique acerbe ne touche pas serait mentir. a quelques reprises, un message cinglant a pu nous faire douter du bien-fondé de notre aventure. nous étions, aux yeux de leur auteur, trop parisiens, trop partiels, trop partiaux, pas assez ancrés dans l’actualité locale. a l’inverse, nous avons reçu notre lot d’encouragements, que nous avons partagés avec le reste de l’équipe d’une année en france. ces petits mots glissés entre un flot de commentaires qui regonflent le moral au moment où l’énergie vient à manquer ont été d’un profond réconfort. un grand merci à tous ceux qui ont pris le temps de nous lire, et parfois de nous écrire. la page se referme. il a fallu partir de montpellier une dernière fois pour ne plus y revenir dans ces conditions. chose curieuse que de quitter cette ville devenue familière alors qu’elle m’était quasiment inconnue l’an dernier à même époque. il restait tant de choses à dire. a bientôt, jonathan parienté et les photographes qui m’ont accompagné et avec qui j’ai un immense plaisir à travailler : elodie ratsimbazafy, bernard monasterolo, karim el hadj et fabrice gaboriau. publié dans non classé | 8 commentaires 16 juin 2012 , par jonathan parienté une chaire universitaire au chevet de la santé des patrons olivier torres. © fabrice gaboriau de son portefeuille, olivier torres tire une coupure de journal un brin froissée. « acculé, un entrepreneur met fin à ses jours » , peut-on lire au dessus de l’entrefilet qui rapporte la tragique histoire d’un petit patron de l’hérault qui n’a pas pu ou pas voulu survivre à son entreprise sur le déclin. cette tragédie banale, trop banale, a marqué olivier torres, professeur de gestion à l’université de montpellier, qui se définit comme « pmiste depuis toujours » . dès la fin des ses études, il s’est intéressé aux pme, ces petites structures, où tout se fait, se décide, se pense dans le cadre de relations personnelles. a l’inverse des grandes entreprises : « on a inventé, tout au long du xxe siècle, des outils de management qui ramènent la réalité à des chiffres, à des ratios » , souligne-t-il en précisant que c’est cette approche qui est enseignée dans les écoles. dans bien des entreprises de taille modeste, le patron est la pierre angulaire de l’activité. un grand groupe peut se remettre sans trop de mal de la disparition de son patron, martèle-t-il en citant les exemples de michelin ou d’apple. mais, explique olivier torres, le sort d’une pme et de son dirigeant sont intimement liés dans un sens comme dans l’autre : la mort d’un patron peut compromettre la survie de son entreprise, comme le dépôt de bilan affecter profondément le patron. jusqu’à l’extrême, comme l’illustre tragiquement l’article jauni qu’il a sorti de sa poche. pour cet universitaire, il est apparu comme impensa